
Sur ce nouvel et cinquième album, Patrick Kindlon et Drug Church explorent les hauts et bas de la carrière d’un groupe de rock, questionnent le rapport à l’art, et le font au travers d’un punk hardcore / post hardcore teinté d’émo et de rock alternatif. L’album précédent du groupe, « Cheer », avait été décrit par les intéressés, non sans humour, comme « trop hardcore pour les fans de pop et trop pop pour les fans de hardcore ». Voici qui résume un peu, et toujours, la musicalité de Drug Church, son ambivalence. « Hygiene » fait un pas de plus dans l’expérimentation et l’hybridation de deux genres qui se repoussent naturellement. Drug Church conserve du hardcore une certaine rudesse, et un côté direct qui évite les longueurs, et prend côté pop l’efficacité mélodique et certaines sonorités et méthodes de compositions. Plus de trois ans après la précédent, ce disque, bien que très court (10 titres pour 26 minutes) ne déçoit pas, et s’installe confortablement dans le tout petit interstice que « Cheer » avait commencé à creuser. Ceci dit, cet interstice, c’est une niche, et il sera difficile pour le public lambda, celui qui n’avait pas déjà les yeux rivés sur le combo, de distinguer ce petit brûlot qui vaut le coup mais n’est pas si facile d’accès !