Ok, j’avoue, comme tous les autres, je n’ai pas trop prêté attention à la carrière de Disiz la Peste, pas vu en lui autre chose qu’un rappeur d’abord amuseur public avec son single rigolo (« J’pête les plombs ») qui a tôt fait de se retrouver piégé par l’image qu’il s’est créé, et plus pris au sérieux par la suite. Se disant trop étriqué dans un milieu hip-hop qui le rejette, Disiz a décidé de changer de peau et de frusques, et nous revient aujourd’hui avec un album tout frais tout neuf, certes encore habité par l’esprit et le phrasé rap, mais faisant plus que lorgner du côté electro / rock indé sur le terrain musical. Concrètement, ça donne un album assez passe-partout, dans l’air du temps, un rap actuel, décomplexé et dé-limité (en deux mots, oui), plein de références djeuns, de gimmicks hype et de rébellion un peu facile. J’ai peut-être la critique facile, mais j’ai du mal à être convaincu par un revirement qui sent la démagogie plus que la conviction… Peut-être me trompe-je, mais en tout cas je suis loin d’adhérer à ce disque qui tombe un peu trop « à pic ». Les textes naviguent entre histoires racontées et expériences vécues, plus ou moins romancées. Pour moi, « Dans le ventre du crocodile » reste un essai rap electro punk légèrement bancal, auquel je suis totalement réfractaire. Ça et là, on y trouve bien sûr quelques bons mots, quelques bons moments, mais ça reste insuffisant.
Disiz Peter Punk : Dans le ventre du crocodile
Disiz Peter Punk : Faire la mer