
Les Acteurs de l’Ombre nous amènent le troisième album des franciliens de Deliverance. Le groupe propose un style original et bien velu dérivé du black metal mais contenant aussi du sludge, du post hardcore, et des influences plus prog au niveau de l’instrumentation, notamment au niveau des claviers et de certains riffs. Tout ça donne une vraie-fausse coloration post black à ce projet, et le rend en tout cas moins classique qu’on aurait pu le croire quand la déflagration « Salvation needs a gun » retentit. Bien sur, on va trouver ici des éléments assez raw, bien brutaux, qui sonnent très underground ; ils sont même majoritaires. Mais on trouvera aussi des structures plus alambiquées, des excroissances noisecore, des progressions très construites (regardez donc les 18 minutes de « Odyssey » ou les 17 minutes de « Fragments of a diary from hell »!), des choses surprenantes (par exemple le vocoder et les sonorités spatiales de « Neon chaos »)… Ce disque n’est donc pas exempt de surprises, et elles sont donc parfois de taille. C’est le genre d’oeuvres massives dont il faut dégrossir les angles avant d’en apprécier toute la saveur, et c’est ce qui la distingue des autres sorties ; un bon point pour Deliverance !