
Issu du duo Rue Royale mais naviguant depuis quelques années en solo, Dekker déploie une pop folk entre douceur et mélancolie, que vous avez déjà pu croiser par ici à plusieurs reprises, et que vous serez certainement amenés à recroiser étant donné mon attachement à la musique du monsieur. « Today » pose déjà le décor ; comme le dit le titre, ce disque est un symbole de cet entre-deux, ni dans la tristesse ni dans l’euphorie. Et oui, je sais, ça a l’air chiant dit comme ça, mais ça ne l’est pas du tout, parce que du coup, c’est un peu des deux, et cette ambivalence est tout ce qui fait le charme de Dekker. Cette voix de falsetto, ces rythmes délicats, ce groove discret mais bien présent, cette accroche pop qui ne cherche jamais l’adhésion franche et totale mais séduit tout en douceur, sans trop forcer. Des arrangements à l’interprétation, Dekker nous offre encore quelque chose de très mesuré, très écrit, mais pour autant complètement fluide. Amoureux du contraste, l’artiste le maîtrise comme personne, ce qui peut être assez déstabilisant quand on se penche sur certaines paroles et qu’on constate qu’elles sont plus sombres qu’elles ne le paraissent. Si on veut lui chercher des poux (mais il faudrait déjà lui enlever son iconique chapeau), on pourrait reprocher à Dekker le fait d’utiliser souvent les mêmes intonations et les mêmes sonorités. Moi, je pense qu’il fait partie de ceux qu’on adore ou qu’on déteste. Non pas parce que ce qu’il propose est clivant, mais parce qu’il a une personnalité très marquée. Bon, vous avez compris depuis longtemps de quel côté je penchais ; et vous, êtes vous plutôt « up » ou « down » ?






