DEGIHEUGI : Foreglow

Avec son univers musical abstract hip-hop aussi coloré et riche que ses pochettes (du moins, depuis que le monsieur a entamé une fructueuse collaboration avec l’artiste Dulk), Degiheugi est bien placé pour représenter la France niveau hip-hop instrumental. Enfin, instrumental ? Presque. Le dj aime effectivement beaucoup utiliser des samples de voix, voir même confier de plus ou moins courtes parties vocales à des gens de passage. Ce qu’il faut en conclure ? Que Degiheugi aime par dessus tout varier les plaisirs, et refuse de s’interdire quoi que ce soit. Bien sûr, l’ensemble reste assez groovy, que ce soit hip-hop, electro, jazz ou world. Et le groove, c’est pas du beurre sur une crêpe Suzette, ça ne s’étale pas ; du coup, les 15 titres de cet opus font maximum dans les quatre minutes, et c’est largement suffisant pour prendre un plaisir que le monsieur imagine sans conséquences ; ici, pas vraiment de message, de grande cause, Degiheugi n’hésite d’ailleurs pas à jouer d’humour pour faire (encore mieux) passer la pilule. Qu’elle soit mélancolique, douce ou enjouée, la musique de ce huitième album justifie bien qu’un Thomas Pesquet l’ait envoyé sur la Lune via sa playlist perso, ou qu’il ait été choisi pour assurer la première partie d’un Dj Shadow… et ce même alors que la scène n’est vraiment pas l’exercice de prédilection d’un artiste qui se sent mieux, de son propre aveu, dans la création et le partage indirect. Bien moins médiatisé qu’un Chinese Man, et pourtant tout aussi talentueux dans l’art du sampling et de l’agencement sonore, Degiheugi mérite vraiment qu’on s’attarde sur lui et sur ce feel good album !

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