
Bon, avec un titre comme ça, les gars, j’espère que vous savez où vous allez. Parce que, ok, j’ai été assez coulant avec « Where shadows forever reign » et ses tentatives d’évolution parfois un peu foireuses. Bah oui, même un vieux con comme moi comprend qu’il faut bien, à un moment, évoluer, et que faire du black en 2022 comme on en faisait en 1998, c’est plus possible (quoique, ça se discute). Mais là, c’est une promesse, une déclaration de guerre (même si c’est pas vraiment le moment, mais facteur presse le pas, le démon n’attend pas). « Nightfall » démarre bille en tête, avec son style assez rétro, mais le rythme est bien moins soutenu. On est pas encore dans le mid-tempo tenté ça et là en 2016, mais on va y arriver avec un « Let the devil in » certes tout aussi virulent dans ses paroles mais bien moins dans sa musique. Apocalypse de salon, les gars. Ah, « When our vengeance is done » me fait un peu redresser l’oreille. Bon, ça pourrait être bien plus chargé en BPM pour un résultat bien plus percutant, mais c’est mieux. Globalement, ce septième album va d’ailleurs plus dans le sens d’un retour aux sources que le précédent. On y retrouve bien plus de rythmiques, de lignes de chant et de riffs typiques. Les mauvaises langues (fourchues ?) pourront d’ailleurs dire « interchangeables » tant les mélodies se ressemblent d’un titre et d’un album à l’autre. Mais les connaisseurs trouveront tout de même des différences ça et là, et surtout sur le tempo et l’interprétation vocale bien moins basique et systématique qu’avant : Lord Ahriman module plus sa voix, s’affaire à varier les angles d’attaque, à installer des ambiances, se rapprochant parfois de formations un peu plus théâtrales de l’époque comme Dimmu Borgir ou Cradle Of Filth. Bref, « We are the apocalypse » est bien plus proche de ce que j’attendais du groupe il y a six ans. Trop tard ? Non, ça passe ; même si ça ne vaut toujours pas les heures de gloire du groupe, on s’en rapproche bien. Un peu plus de conviction et de frénésie ça et là, et mon enthousiasme pourrait même remonter d’un ou deux crans !