Attendu comme le loup blanc après un « Skulls n’ Bones » en demi-teinte car le cul entre deux chaises, ne sachant quel « camp » choisir entre rock et rap (deux CD pour diviser les fans ?), les rois du hip-hop hispanophile se devaient d’assurer et de rassurer en sortant un album immédiat et imparable. Est-ce chose faite avec ce « Stoned Raiders » au titre évoquant une perle de « 3 – Temples Of Boom » ? Eh bien il semblerait que oui… On commence par une intro / mise en bouche sobre, puis « Trouble », le premier single, nous explose à la gueule comme l’avait fait « Rap Superstar » en son temps. Mix enfin réussi entre rock et rap, ce titre étonne et émerveille, et on se prend à espérer que le reste de la galette sera du même tonneau. Mais Cypress Hill est avant tout un groupe de hip-hop, et les trois titres suivants, tracks sombres et entêtants (mention spéciale à « Bitter » et sa batterie omniprésente) se chargent de nous le rappeler. « Amplified » reprend le flambeau rock, peut-être pas pour le meilleur, mais l’immense « It Ain’t Easy », avec ses airs de « Come With Me » (mais si, souvenez-vous, ce rhabillage de « Kashmir » de Led Zeppelin par Puff Daddy sur la b.o. de « Godzilla » !) nous fait oublier ce -léger- écart. Le reste est du Cypress Hill classique, à part un « Catastrophe » à grosses guitares très moyen (à deux doigts de mériter son nom en fait), et un « Here Is Something You Can’t Understand » évoquant étrangement le Ol’ Dirty Bastard de « Nigga Please ». Bref, pari réussi à 90% pour nos latinos préférés, et un album qui va plus loin dans le mélange des genres (rock/rap, mais aussi un penchant pour l’électro beaucoup plus assouvi). Ça n’est pas encore la quille pour Cypress Hill, et c’est tant mieux !
Cypress Hill : Lowrider