Cadillac, c’est l’un des éminents membres du Stupeflip crou, l’increvable bande d’énergumènes venus violenter le rap, le punk et la musique indie il y a presque vingt ans. Cadillac est donc le premier à échapper à la vigilance de King Ju qui, pas chien, vient poser des rimes sur deux titres. Sans surprises, on retrouve ici l’univers du crou ; rap punky (pour ceux qui ne le sauraient pas, Cadillac, dans le groupe, c’est celui qui gueule), influences pop eighties, paroles non-sensiques, cynisme, références pop culture et provocations gratuites (ou pas, d’ailleurs). Et pour tout dire, ce disque me satisfait bien plus que les dernières œuvres du Stup. Cadillac commence très fort avec « Game over », véritable hymne, imparable titre qui remplit le cahier des charges à 100 %, à la fois vénère, portnawak et sombre. Peut-être le plus efficace, mais pas le seul qui vaille la peine d’être découvert. On peut citer « Débile » (où tout le crou est là, du coup la différence avec un titre de Stupeflip est plus que floue »), l’excellente « L’humour fou », « C guignol », « Arkboot », « Mécanique », « Ego slave » (encore avec King Ju), « Rétroviseur » et « SPDC ». Ce qui est plutôt pas mal. On écartera le final « X », qui comme le dit si bien Cadillac, est « interminable » (faute avouée à moitié pardonnée). De là à penser qu’on y a gagné au change par rapport à Stupeflip, il y a un pas que je ne suis pas loin de franchir. En tout cas, il s’agit sans doute d’une belle surprise !
Cadillac : Game over