Chez Cypress Hill, un album chasse l’autre. « Back in black » semble prendre le contrepied de ce que les dieux du hip-hop ont produit avec « Elephants on acid » ; moitié moins de titres, durée amputée de 20 minutes, et retour à un hip-hop un peu moins voyageur et plus basique. Les beats et instrus de « Takeover » et « Open ya mind », les deux premiers titres de cet album, vont en tout cas droit à l’essentiel. Un peu trop d’ailleurs pour moi ; ils font à mon sens partie du gang « vite écouté, vite oublié ». Bon, on va remettre les choses dans leur contexte : pour ce nouvel album, les titres n’ont pas été bricolés par Muggs… et ça s’entend. Tous tentent de ressusciter l’esprit et le son des débuts du groupe, mais si quelques-uns y parviennent, ça reste un peu vain, parce que ce que pas mal de fans préfèrent, et en tout cas moi, ce sont les titres à la fois sombres, fumeux et accrocheurs, des hits immédiats avec des gimmicks inoubliables. Malheureusement, le titre est trompeur : « Back to mono » aurait plus convenu que « Black in black », tant l’économie de moyens et d’ambiances de ces titres évoque plus le minimalisme que le deuil ou le syndrome du phénix. Après une demi-heure de ce traitement, l’album prend fin et… je n’en ai retenu aucun titre. Ni en bien ni en mal d’ailleurs. Non, les dix titres ici présents me passent juste au travers comme des fantômes d’une époque bien révolue… Même pas forcément envie de donner une seconde chance à ce disque pour l’instant, juste envie de le traiter comme une parenthèse, un side project anecdotique. Mais ça fait mal quand même.
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