
Curtis Harding fait clairement de la soul, et il est presque né pour faire ça, avec sa mère chanteuse de gospel itinérante. Mais son arrivée dans l’écurie Anti n’est pas un hasard. En effet, s’il porte un véritable amour au genre, c’est la musique en général qu’il étreint, et il a peu à peu nourri son style de ses influences hip-hop, rock garage, pop psychédélique. Dévoyée, la soul de Curtis Harding ? Un peu. Ce qui fait que oui, si on aime le style Stax, on s’y retrouvera, mais si on apprécie des choses plus texturées comme un Black Pumas, on pourra également s’y attacher. « Departure & arrivals » est le quatrième album de Curtis, et il nous fait suivre les aventures d’un capitaine perdu dans l’espace. Alors, ressent-on vraiment la nostalgie du foyer, la perte de repères, le désespoir au travers des onze titres ici présents ? Euh, pas vraiment, je l’avoue, même si je ne doute pas que l’auteur a fait son possible pour les retranscrire. Mais la soul de Curtis Harding reste plus nuancée et hybride que les autres. Enfin, tout est relatif ; on retrouve quand même les rythmes funky, les intonations de voix suaves et les cordes propres au genre. Mais ici, un petit côté plus rock, ici un rythme plus marqué ; les connaisseurs apprécieront l’effort. Est-ce que ça suffit pour faire de « Departure & arrivals » une révélation (nu) soul ? Non, mais il revêt assez facilement le costume de disque du moment dans le genre : facile à écouter, classique mais pas trop ; aucune raison qu’il ne s’installe pas pour un moment !






