Je vous avoue que le soir où je me suis lancé à l’assaut de ce « Godspeed », j’avais pas mal de choix, mais j’oscillais surtout entre ce disque et celui d’un combo plus connu (de moi en tout cas) de metal prog. Alors pourquoi celui-ci ? Je ne sais pas. La graphie, la pochette, quelque chose m’appelait. Et très vite, je suis happé par la beauté d’un titre comme « Lucifer valentine » et sa suite « The ptilonist ». « Mother crone » descend hélas d’un cran, un peu trop rampant à mon goût, et porté par une voix gothico-tragique qui ne lui sied pas forcément. Mais si cette première approche s’avère hasardeuse, on s’habitue assez vite à la voix, et on lui trouve même des qualités non négligeables. Musicalement, Crone est à la croisée du metal progressif, du rock atmosphérique, du rock gothique. Eux se définissent d’ailleurs comme du dark rock. Et il me faut vous dire aussi que le groupe est en fait un side project de Secrets Of The Moon, combo black metal ayant déjà bien roulé sa bosse. Et « Godspeed » fait suite à un « Gehenna » sorti en 2014 dans un anonymat certain. On a donc ici un chant entre rock gothique et mansoneries soft, des riffs sombres, assez bruts mais agencés de manière progressive, des titres ouvragés mais pas trop non plus. Bon, une fois les huit titres et 49 minutes de ce disques épuisés, je dois avouer que mon enthousiasme des débuts s’est un peu évanoui. Certes, dans l’ensemble, « Godspeed » est plutôt bon, mais il souffre finalement de son positionnement « ni trop, ni trop peu » qui ne lui octroie ni assez de dramaturgie pour le rock gothique, ni assez de structures savantes et fantasques pour le prog, ni assez d’évidence mélodique pour le rock / hard rock tout court. Et c’est dommage, car il est pétri de bonnes intentions évidentes, et nourri de quelques bonnes idées. Mais côté exploitation, il faut encore travailler le filon pour en tirer des diamants plutôt que du quartz. A suivre donc.