On pourrait penser que, grand escogriffe maniéré habillant une pop dansante de fantaisies vocales et gestuelles, Jarvis Cocker s’est finalement assez peu révélé durant les 28 années d’exercices au sein de Pulp, le groupe ayant été formé par monsieur à 15 ans à peine sonnés. Son premier album solo, tout simplement intitulé « Jarvis », constituerait alors la clé du mystère. Et qu’y découvre-t-on, je vous le donne en mille ; tout l’album trahit un amour immodéré pour la pop song sous toutes ses formes, de la ballade au rock percutant, du tube à la chanson lambda. C’était donc ça alors ? Jarvis était vraiment l’âme de Pulp ? Mais alors pourquoi un album solo ? Peut-être parce que Pulp était en train de s’enfermer dans un schéma et que, finalement, Jarvis s’était lui-même enfermé dans son personnage… Non que cet album s’éloigne énormément du style établi par le groupe, mais on y ressent tout de même une nouvelle liberté, une émancipation certaine, et toujours cette qualité d’écriture incomparable. Gageons que le prochain album du dandy prendra encore plus ses distances avec le mythe Pulp.
Jarvis Cocker : Don’t let him waste your time