Charles Howl est anglais, et je dois dire que ça s’entend immédiatement sur le premier titre de ce deuxième album solo du bassiste des Proper Ornaments. Sa pop rêveuse et légèrement psyché évoque immédiatement la mouvance londonienne, son écriture qui conjugue simplicité et efficacité aussi. « Death of print » n’a aucun mal à nous convaincre des qualités de son auteur, mais ce n’est que le premier d’une longue liste. Impossible de ne pas penser à Lennon ici, et plus le fils que le père d’ailleurs ; « My idol family » partage avec celui-ci un certain goût pour la mélancolie douce. On le parcourt comme un rêve éveillé, un demi-sommeil lors duquel on est bercé par ses propres mouvements, enveloppé d’une chaleur engourdissante. Ni grave ni léger, il se situe vraiment à la frontière de plusieurs univers, mais conserve en tout cas une unité, une ligne rouge sonore entre Sean Lennon, Calc et les très bons nordistes Pink Nicotine en leur temps. Tenir la distance, montrer ses émotions et se permettre quelques sorties du cadre, c’est là le pari risqué mais réussi de Charles Howl sur ce disque. Et c’est un chouette disque, qui aurait certes pu s’attarder un peu plus longtemps mais qui se montre très excitant, drapé dans une simplicité qui n’en a que les apparences.
Charmes Howl : The dinner party