
En tant que réel fan de metal, Carpenter Brut a, en plus de sa trilogie à l’histoire très référencée (le parcours meurtrier de Bret Halford, chanteur du groupe Leather Patrol… sans blague ?), décidé de sauter le pas et intégrer encore plus de metal à sa mixture déjà très marquée rock. Entre temps, il a aussi fait un arrêt par la musique de film, et ça s’entend ici aussi. « Leather terror » est un mélange de tout ça, un tournant et une confirmation en même temps. Véritable package complet, il prend son pied autant dans l’aménagement d’ambiances horrifiques que dans de grosses rythmiques pseudo-metal (pas de guitare ici en fait, tout est géré et joué par des machines, mais c’est à s’y méprendre). Si sa musique est principalement instrumentale, Frank Hueso reste un petit malin qui profite de sa position de leader (ou presque) de la scène darksynth pour se permettre des collaborations qui amènent pas mal de diversité à l’album. On commence par la participation de Gunship à la très pop « The Widow maker ». On enchaîne vite avec Greg Puciato (de The Dillinger Escape Plan et Killer Be Killed) sur une « Imaginary fire » encore plus teintée new wave. Et la troisième collaboration à la suite voit encore Ulver s’inviter à la table, pour une « …Good night, goodbye » très similaire à ce qu’on peut connaître de la formation, dans laquelle les parties syntwave se font très discrètes. Plus loin, c’est la française Persha qui vient prêter son organe à une « Lipstick masquerade » très disco wave. Une collaboration née, cette fois, d’un coup de poker de celle-ci qui, fan de Carpenter Brut, lui a envoyé un mail pour lui proposer ses services sans grand espoir de se voir répondre, et encore moins positivement… Et on en est là. Sur « Stabat mater », c’est Sylvaine qui vient frotter ses ambiances metal atmosphérique à la sève electro-acide, pour un résultat équilibré et très convainquant. Enfin, la chanson-titre accueille Johannes « Jonka »Andersson des très bons Tribulation pour un final forcément plus goth mais tout aussi explosif. Bien sûr, entre ces titres, on retrouvera des pièces darksynth plus classiques, mais toujours terriblement catchy et énergiques. Au final, « Leather terror » assure vraiment le show et s’avère bien plus équilibré et efficace que par le passé. Retour canon !