J’ai chroniqué il y a quelques temps un disque de 6:33 dans lequel intervenait une figure nationale du metal fusion, Arno Strobl. Mais je me rends compte avec horreur que je n’ai jamais rendu hommage à ce disque, qui le mérite pourtant amplement. Car ce « Vivalavida » , c’est un peu la boîte de Pandore. Grâce à lui, des dizaines de formations françaises vont naître, des centaines de musiciens vont se sentir le droit d’expérimenter à tout crin, de digérer et recracher n’importe quel genre musical en l’amalgament avec d’autres, de préférence les plus improbables possible. Oui, on parle bien de metal fusion. Mais pas dans l’acception 90’s réductrice de ce terme, celle qui voulait qu’un disque du genre soit juste une juxtaposition de gros riffs et de groove. Ici, Carnival In Coal mélange avec humour et technique le death, le black, le thrash, le funk, la pop, le jazz, la soul, la musique électronique et surtout, surtout le 36e degré, l’absurde. Tout ça donne un mélange inédit (même si on ressent bien l’influence d’un Faith No More ou d’un Secret Chiefs 3), intelligent et fun. Écoutez donc un titre comme « Yeah, Oystaz » et sa fin exceptionnelle et vous en serez convaincus. Mais surtout, n’écoutez pas que celui-ci ; « Vivalavida » est vraiment un très bon disque, un vrai jalon d’un genre alors balbutiant en France. Et le meilleur, c’est qu’il n’a pas pris une ride !