
BLAKKEN : Światowstręt
Bläkken est un groupe polonais de Szczecin pratiquant une musique se situant quelque part entre death et black metal, et forcément influencé par les grands frères Behemoth. Le groupe ne joue pas forcément la carte de la surenchère de décibels, et c’est assez plaisant. Il préfère miser sur un style qui fait la part belle aux titres mid-tempo et aux ambiances sombres et un peu malsaines. Le groupe, qui n’avait à priori pas prévu de s’exporter en dehors de ses frontières, a décidé de s’exprimer dans sa langue natale sur ce premier album auto-édité. Et pourtant, ses titres ont beau être rugueux à souhait, sans vraiment de concessions, ils sont pour moi assez… excellents. Alors attention, vous n’y trouverez pas de structures ou de riffs qui vous feront tomber de votre chaise. Les musiciens sont bons sans afficher un niveau exceptionnel (en tout cas il n’en font pas étalage). Les titres ont même une certaine tendance à se ressembler, d’autant plus que le disque est long, peut-être trop (17 pistes pour près d’une heure de musique ; les gars ont tout donné). Mais il y a dans la radicalité du groupe, dans son entêtement à ne vouloir sonner que comme lui, dans ses choix assumés quelque chose de tellement authentique, tellement pur que ça m’accroche. Les gars viennent, posent leur trucs et se barrent comme ils sont venus. T’aimes pas ? Bah c’est pas leur problème. Eux, ils aiment ce qu’ils font, on sent qu’il n’y a ici aucun calcul, aucune posture. Ils en ont tellement rien à carrer qu’ils te la font en polonais. Mais voilà ; ils arrivent quand même à aménager des ambiances, des mélodies, des passages vraiment très cools. Et même qu’à la deuxième écoute, on s’en rend encore un peu mieux compte. Et qu’on capte bien que les soli sont terribles, que la sobriété n’empêche en rien chaque musicos de s’exprimer, et que les titres ont beau être mid-tempo ils te font de l’effet en criss, comme disent nos cousins canadiens (ouais, ça n’a rien à voir avec la chronique, mais j’avais envie de le dire). Bref, avec son nom pourtant bien téléphoné et son profil de second couteau, Blakken a pourtant bien plus à proposer !






