
Parce que des fois, il est inutile de réinventer la poudre pour la faire parler, penchons-nous sur le cas de Black Birch. La formation consistant en Gina Wiklund et Ulf Blomberg, couple à la scène et à la ville, développe depuis 2022 un style très virulent qui peut rappeler un Wiedgedood ou plus près de nous Regarde les Hommes Tomber ; si la base est black atmosphérique, on y trouve donc aussi quelque chose du post hardcore et du crust. Un post black metal qui se distingue également par ses prises de position vegan, anti-fasciste et anti-suicide (ce qui est évoqué sur le titre « Death »). Les textes sont donc globalement bien plus profonds que les banals appels à la haine anti-chrétienne, la misanthropie et les invocations diverses. Comme les autres mais donc pas tout à fait, ça caractérise assez bien le duo. Bon, bien sur, si on se concentre sur la musique, on trouvera surtout un déferlement de violence crue, des voix possédées (ils sont deux à se partager le micro, mais on a plutôt du mal à les distinguer, les deux pratiquent un style criard et sauvage), des riffs qui flirtent avec le dissonant, un tempo frénétique. Il est à noter également qu’au contraire des tendances actuelles, ce premier album se montre très généreux en termes de contenu, puisqu’il dépasse allègrement l’heure. Je devrais les applaudir. Oui, mais, est-ce une si bonne idée pour un disque d’une telle trempe ? En effet, « Black Birch » nous en met plein les lattes quasiment tout le long de ses douze titres : la composante « atmosphérique » de son qualificatif vient surtout nous titiller sur « Desolate » ou la finale « Light ». Et donc, le caractère éprouvant du disque aurait donc peut-être fait préféré une durée plus courte aux auditeurs ; il est vrai qu’il est difficile de se concentrer aussi longtemps sur un tel déchaînement de décibels. Ah oui, je sais, « si c’est trop fort, c’est que t’es trop vieux ». Attendez, ça ne m’empêche pas d’apprécier la chose, on a ici un très bon groupe et un album redoutable. Mais je pense vraiment que l’impact aurait été plus fort si les efforts avaient été mieux dosés. Jamais content le mec.