New York, c’est pas vraiment le lieu qu’on imagine le mieux correspondre au berceau d’un black metal traditionnel et immuable. Pourtant, c’est bien là que Black Anvil est né et a grandi. Oui, mais il a bien grandi, et son black metal se fait encore plus aventureux sur ce quatrième album. L’influence de l’environnement ? Bah, quelle importance ? On se contentera de profiter du voyage. Le black thrash d’antan, les influences hardcore ont laissé place à un surdosage d’atmosphères, une part grandissante laissée au chant clair, et des incursions gothic / doom black. Le tout aboutit à un album varié et comportant même un final assez surprenant avec une sorte de chant choral satanique lumineux. Assez redoutable, ce disque a souvent l’allure de l’orthodoxie, mais intègre les éléments exogènes de façon très intelligente ; ceux-ci se fondent parfaitement dans la masse, et ne font même pas hurler à la trahison de la « cause ». Et puis, petit à petit, subrepticement, le black recule pour laisser place à quelque chose de plus subtil et complexe. Il est encore bien présent, mais ce n’est plus ce qu’on retient de « As was », alors que c’est bien ce qu’on était venu y chercher. Étrange ? Magique, oui !