Jugez-moi si vous voulez ; j’aime toujours écouter le « State of the world address » de Biohazard, et je le trouve toujours aussi bon. Bon, par contre, j’ai beau suivre de près la carrière du groupe depuis, je n’ai pas pu m’empêcher d’être déçu par ses productions, au point… de ne pas en faire figurer beaucoup ici. Mais le style, l’authenticité, eux, je les kiffe toujours, alors quand Billy Graziadei, un peu saoulé d’attendre les autres membres, a annoncé se lancer dans une carrière parallèle solo sous le nom de Billybio (soit Billy Biohazard), j’ai été intéressé. Bon, à la bourre quand même, puisque ce « Leader and liars » est le deuxième effort du projet. Et qu’est-ce qu’on y trouve ? Quelque chose de très comparable à ce que j’aime du bonhomme : un hardcore metal aux influences punk et power metal aux titres directs et efficaces. On reconnaît les riffs de monsieur Graziadei immédiatement, et sa voix n’a pas pris une ride. Rien que pour ça, je suis impressionné. Quand au contenu en lui-même, je suis un peu plus circonspect. L’album est plutôt bon, mais quelques éléments me gênent. En fait, ce sont les éléments dérivés du heavy metal ; quelques parties de chant, quelques riffs. Et aussi quelques passages aux riffs un peu trop basiques, qui manquent d’accroche mélodique. De l’aveu même du compositeur, le disque exploite ses influences punk, et renoue avec les années 90. Pour ça, il s’est entouré de quelques fines gâchettes de la scène, de gens qui partagent sa vision de la musique, et probablement de la vie. Les textes sont, comme pour l’ensemble des œuvres de Billy, un mélange de réflexions personnelles, de messages sociaux et politiques. Dans l’ensemble donc, on est plutôt pas mal en compagnie des quinze titres de ce disque, qui ont le mérite de nous rappeler le bon vieux temps sans trop jouer au copié-collé, et avec une dose de nouveauté en plus.
Related Posts
- 10000Né à Brooklyn, Biohazard n'avait à priori rien pour se démarquer des nombreux autres groupes de New-York hardcore. Et pourtant, ce groupe un peu tombé dans l'oubli est l'un des pionniers du crossover. Mélangeant metal, hardcore et rap, Biohazard se pose dès 1992 et son album « Urban Discipline » comme la…
- 10000Biohazard et son album "State Of The World Adress" ont bercé ma jeunesse. Ok, "bercé" n'est peut-être pas le terme exact, mais bon, ça reste un jalon essentiel de mon monde musical. Alors, quand le groupe se sépare en 2005, et même si je l'ai un peu abandonné depuis quelques…
- 10000En 2019, lorsque la légende du hardcore ricain annonce son retour, on y croît qu’à moitié. Il faut dire qu’il nous l’a déjà jouée en 2011, celle-là : difficile de s’exciter pour ce qui ne sera peut-être finalement qu’un feu de bengale… Un ep arrive, pas mauvais au demeurant. La sauce…
- 10000Avec un groupe comme Bloodywood, on se pose pas mal de questions. Oh, peut-être pas tout le monde, mais moi oui, en tout cas. Parce que Bloodywood, c'est l'alliance de la musique traditionnelle indienne, le metalcore et le neo metal. Vous voyez le truc ? Moi non plus je ne le…
- 10000Quatrième album pour les suisses d'Insanity. Mais ne vous y trompez pas : la folie, ici, est dénoncée et non vécue. Le punk hardcore / crossover du groupe navigue sur des mers déjà explorées par d'autres avant eux, et évoquera forcément pas mal de choses aux fans de Sick Of It…