J’aime bien les ours. C’est beau, c’est fort, ça peut se montrer imprévisible dans le bon comme le mauvais sens. Et puis, ça me ressemble un peu ; volontiers solitaire, un peu bougon, gourmand, attaché à son territoire, et qui aime se gratter les fesses contre les ar – non, ok, c’est bon, j’arrête là. D’ailleurs je ne sais plus bien pourquoi je vous raconte ça. Ah, si ; j’essayais de m’imaginer ce que pourrait être le paradis pour un ours, et pourquoi diable un groupe voudrait le personnifier. N’ayant trouvé aucune réponse intelligente, je me contenterai de me concentrer sur le quatrième album de ce trio américain dont je ne sais rien. Dès les premières mesures d' »Autumn », on sait que l’on va voyager, de ces voyages qui vous amènent à un autre état de conscience, au-delà du temps et de l’espace. A la fois psychédélique, spatiale, progressive et électronique, la musique du groupe peut aisément être qualifiée de fantasmagorique et poétique (un peu à l’image de cette jolie pochette). La voix à la fois planante et lointaine de Jon survole un océan synthétique parfois agité de sonorités et turbulences très kraut rock, mais le tout conserve un format pop marqué de par la simplicité de ses thèmes et la durée de ses titres : 10 titres en 43 minutes, c’est dire si peu de choses dépassent. Des titres au noms parfois assez explicites sur le caractère un peu perché de ses géniteurs ; « You don’t need the world », « Dissolve the walls », « They dream »… Une fois la galette (le space cake ?) dégustée, je n’ai d’autre choix que de remercier mes hôtes de ce petit voyage très plaisant en leur compagnie, et d’enregistrer les coordonnées gps de leur navire flottant pour le retrouver la prochaine fois.
Bear In Heaven : Time between