Apprentice Destroyer est une formation menée par Steve Peacock, un boulimique de création musicale. Entouré de quelques farfelus, il nous présente ici le deuxième album de son projet à géométrie variable. Un projet très complexe et hautement expérimental qui se divise en six titres à la durée très disparate, de moins de deux minutes à plus de quinze. La teneur musicale de ces titres est clairement kraut rock, mais peut également dévier sur le post rock, le post metal, le noise rock. Rien de très écoutable pour les non passionnés de musique, j’en ai bien peur. Et si vous ajoutez à ça les vocaux bien criards qui parsèment les titres, vous obtenez un cocktail assez rude pour les petits estomacs. Et pour les autres me direz-vous ? Et bien, ça reste assez costaud quand même. Gros riffs répétitifs, structures mouvantes, mélodies minimalistes, « Permanent climbing monolith » nous en envoie plein la tronche sans nous laisser beaucoup d’opportunités de respirer à l’air libre. Alors oui, l’une des premières réactions est le rejet. Il est difficile d’entrer dans cet album et même d’y rester. Pourtant son jusqu’au-boutisme, sa personnalité forte et radicale a quelque chose de fascinant . Alors on y retourne. Est-ce que ça passe mieux la deuxième fois, la troisième fois ? Pas franchement. Dire que ce disque est mauvais serait un affront que je ne lui ferai pas ; ce style a ses adeptes, et s’il s’avère bien trop raide pour moi, je comprends parfaitement qu’il puisse en titiller certains.