Aoratos est un autre projet de la tête pensante de Nightbringer, l’américain Naas Alcameth. Au sein de celui-ci, son but est clairement de redonner une légitimité au terme black metal. Car oui, beaucoup de formations privilégient la brutalité, la sauvagerie, la haine chevillée au corps. Mais Aoratos a d’autres projets. Il se propose de ramener l’indicible horreur, la répugnante noirceur au coeur du genre. « Gods without names » est un tout. Black atmosphérique, black cru, dark ambiant s’y conjuguent, et si les ambiances sont prépondérantes, que le groupe n’hésite pas à jouer de silences, de stridences, à placer ça et là hurlements d’effroi, jamais on ne peut oublier d’où il vient tant les titres sont malsains et bestiaux. Et Aoratos parvient sans mal à instaurer un climat de haine et de terreur au travers de ses neuf compositions. On ne peut que féliciter Debemur Morti pour parvenir à déceler le talent chez des formations qui certes ne sortent pas de nulle part, mais ne se contentent pas de singer leurs condisciples et ont une vraie passion pour le genre qu’ils servent. « Gods without names » est une véritable réussite, un retour aux sources de ce que représente le black metal : un genre en-dehors de toute convention, musicale et humaine, centré sur tout ce qu’il y a de plus noir chez l’homme, parvenant sans mal à réveiller les forces obscures pour l’assister. Quel album !