Amis poètes, passez votre chemin, car ici, on ne fait pas dans la délicatesse et les vers bien tournés, plutôt dans le reportage de guerre, direct, crade et sans états d’âme. Sixième album pour les anglais d’Anaal Nathrakh, et très bonne surprise, le groupe a décidé d’opérer un léger retour aux sources, en mélangeant le côté efficace et carré de sa dernière période à la folie des débuts, qui commençait furieusement à lui faire défaut, et à décevoir ses fans. Plus concis, les titres de ce nouveau massacre respectent certes un schéma assez classique pour le duo (baston non-stop, cris, grunts et autres hurlements à tout va, et refrains en chant clair), mais sont bien plus convaincants que par le passé. Manque encore le côté malsain des premières œuvres du combo, effacé par le choix de privilégier le côté dévastateur et massif des compositions, qui doit prendre tout son sens sur scène, nouveau terrain de jeu des affreux. Mais je fais la fine bouche ; « Hell Is Empty… » est un disque de metal extrême bien meilleur que tout ce que vous pourrez trouver en ce moment, et un compromis idéal entre Setherial, Aborym et Behemoth.