Bon, je ne connais pas vraiment Allegaeon, peut-être que vous non plus, mais une fois l’introductif « Parthenogenesis » passé, tout le monde l’aura compris : il n’y a pas de petits joueurs parmi les musiciens. On a une basse impériale, une batterie métronomique, des riffs d’une précision et d’une puissance impressionnantes, et un chant impeccable et bien placé (bon ok, ça on ne le verra qu’après). Et plein de très bons titres, dont la mélodie vient magnifier la brutalité. Ou le contraire, peu importe : en tout cas on se prend la totalité des titres en pleine poire, et on se retrouve vite terrassé par le génie créatif des américains. Alors oui, chaque élément pris à part, et même tous ensemble, rien n’est révolutionnaire ici, il n’y a que des éléments connus et reconnus, communs à 90 % des disques du genre. On pourrait même reprocher à quelques reprises un certain manque d’inspiration à Allegaeon, des riffs un peu trop « pompiers ». Mais l’efficacité est indéniable ? Et, je sais, je l’ai déjà dit (et je m’en fous), mais ces musiciens sont des monstres. Aaah, cette basse ! Cette précision ! Ce côté prog très prononcé… Ah, ben oui, ça pourrait ne pas plaire à tout le monde, puisque de fait, ça rend « Apoptosis » un peu moins bourrin que ses congénères. Peut-être est-ce justement ce qui me plaît ? Les éléments death sont certes plus que présents, mais jamais ils n’occultent l’écriture du groupe. A la réécoute, on apprécie encore plus l’équilibre général. Je ne vais pas vous le cacher, ça ne m’empêche pas d’y voir des défauts. On sent le groupe capable de plus, de mieux, mais il semble souhaiter se conformer à une recette, on sent qu’il n’ose pas se lâcher complètement. Et c’est frustrant, ce potentiel non exploité ! Bref, on a ici un bel album, mais qui laisse entrevoir autre chose. De mieux ? Je ne sais pas. De différent, sans doute, et ça, c’est intéressant !