Alcest fuit depuis ses débuts ses racines metal, et « Shelter » le fait totalement sortir du giron de la musique de chevelus. Ce voyage qu’Anathema a mis des années à effectuer, Neige l’a mené à son terme (?) assez vite. Si le précédent « Les voyages de l’âme » prenait déjà de grandes libertés avec le genre et montrait des accointances prononcées pour le shoegaze et le post rock, ce quatrième opus confirme et affirme ce choix. Plus de nappes atmosphériques, plus de mélodies solaires, plus de chant en langue maternelle, les neufs titres de « Shelter » font un grand pas vers un son plus pop. De la pop oui, mais de la pop vaporeuse, planante, progressive, à la fois lumineuse et mélancolique, loin des titres calibrés pour la radio. La question est à présent de savoir si la fanbase suivra cette nouvelle évolution d’Alcest, qui va beaucoup plus loin et ne peut clairement plus être qualifié de metal, même un tout petit peu. C’est à espérer, car si « Shelter » est une renaissance pour Neige, il serait dommage qu’elle soit tuée dans l’oeuf ; son auteur semble ici pleinement épanoui, et c’est plutôt agréable à l’oreille !
Alcest : Opale