AITONE : Follow

Le premier album du corse Antoine Cathala alias Aïtone avait, en 2008, été « le très bon disque venu de nulle part ». Depuis, plus de nouvelles. Un blackout qui est à la fois dû à un besoin de faire une pause, probablement pour déterminer la suite de la feuille de route du projet, lais aussi, on s’en doute, du à la situation mondiale. Pour vous situer la chose, et même si le désormais groupe se réclame de Radiohead et Pink Floyd, je situerais ça quelques part entre un Rover et le premier album d’Aaron, pour rester en France. Soit une indie pop racée, un peu précieuse, très ouvragée, avec un côté tragique et emphatique certain, mais toujours d’une élégance rare et sonnant un poil rétro. Si le monsieur a fait appel pour ce deuxième album à un arrangeur plutôt orienté jazz (François Poitou), ce ne sont pas ces influences que l’on entend ici, mais toujours cette mélancolie pop orchestrale au groove froid, portée par une voix pleine d’émotion. Le tout est posé sur des claviers enrobants et des guitares volontaires mais pas omniprésentes. Sur « Follow », Aïtone souhaitait revisiter l’enfance, évoques les aspirations et les craintes qu’elle faisait naître en nous, en déceler les traces persistantes… Effectivement, les titres ont un point commun onirique, du en grande partie à l’attachement du compositeur à toute la frange progressive et expérimentale de la musique moderne. Beau, aérien, avec un emploi malin et mesuré des effets électroniques, « Follow » est une digne suite des aventures d’Aïtone. On pourrait regretter cette volonté manifeste d’éviter les manifestations trop franches, de se réfugier dans le nuancé, dans l’entre-deux, alors qu’on sent les titres capables de s’en affranchir et prendre encore plus d’ampleur et d’assurance. Mais on sent aussi que c’est un processus en cours, et on a hâte de découvrir quelle forme prendront les titres par la suite !

Instagram

Facebook

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *