Saviez-vous, chers amis, que le temps de gestation que l’éléphante peut aller jusque 28 mois ? Eh bien « Eat the elephant » lui, a mis 14 ans, soit 168 mois, à arriver dans vos oreilles. Alors très franchement, je pense que le groupe a du en manger plusieurs, des éléphants, pour mettre autant de temps à les digérer. Après une attente si longue, on est en droit d’attendre un disque sans faute, un nouveau projet qui apporte quelque chose de frais et neuf au metal / rock alternatif-progressif du supergroupe américain. A ce niveau, l’écoute de ce quatrième album peut laisser partagé son auditoire. En effet, s’il effectue un changement dans la continuité comme on pouvait s’y attendre, il en profite également pour éjecter toutes les composantes plus typiquement metal de son style. De fait, les moments les plus rugueux de ce disque sont concentrés dans le déjà connu (et un peu mensonger donc) single annonçant l’album « The doomed ». Ailleurs, on trouve bien quelques autres moments héroïques, quelques montées émotionnelles comme en ont le secret Maynard & co, que ce soit au sein de A Perfect Circle ou dans les autres projets du monsieur, mais globalement « Eat the elephant » navigue sur une mer peu agitée. Ce qui ne signifie pas que les douze titres de ce disque soient soporifiques, ou pachydermiques, pour reprendre la métaphore animale. Toujours aussi puissant dans l’émotion, tant dans la voix que dans la musique, A Perfect Circle remplit son contrat de ce côté, avec aussi cette touche mélancolique qui a toujours habité ses titres. Mais met de côté les aspirations plus rock qu’il avait pu développer auparavant. Est-ce que ça conviendra à ses fans ? L’avenir le dira. De mon côté, je trouve ce disque plutôt réussi mais un peu trop homogène. Je ne peux pas dire que je m’attendais à quelque chose de très différent, mais j’aurai aimé y trouver des éléments plus novateurs !
A Perfect Circle : The doomed