Comme son nom ne l’indique pas, A Night In Texas est australien. Le groupe sort aujourd’hui son cinquième album, placé sous le signe du renouveau. Du renouveau du genre ? Ah mais non, malheureux que vous êtes ! Le groupe n’est pas vraiment connu pour son avant-gardisme, et ce n’est pas maintenant que ça va changer ; « Digital apocalypse » se contente de suivre les préceptes du brutal deathcore à tendance progressive. Il met un point d’honneur à y inclure tout ce qu’il faut, juste ce qu’il faut, de la manière qu’il faut. Ah, mais je suis médisant, il y a ici une chose à laquelle je en m’attendais pas. C’est une voix féminine, qui se pointe discrètement sans qu’on s’y attende sur « The destruction of everything », « The chamber » et « Engraved in time » et apporte un souffle épique bienvenu. Cependant, c’est juste la cerise sur le gateau ; les dix titres de ce disque envoient du lourd. Les riffs sont telluriques, d’une précision et d’une régularité redoutable, les soli interviennent à bon escient et leur technicité ne vient jamais en obstacle au côté mélodique, et les claviers soulignent intelligemment les ambiances. Bon, j’avoue que ces derniers pourraient même être un peu plus présents ; parfois, on pourra trouver l’ensemble un peu trop brut. Et si je préfère bien sûr les voix typées death ou black, la voix grind reste une bonne idée, ne serait-ce que pour varier les plaisirs. « Digital apocalypse » ne présente, en revanche, pas vraiment de passages djent comme on aurait pu s’y attendre avec son titre. Et franchement, c’est pas plus mal ; ça devient rengaine à force. En fait, il me faut avouer que je n’ai rien ou presque à reprocher à cet album. Il n’est pas original ? La belle affaire ; comme 90% des productions du genre. Mais ce que je constate, c’est que j’enchaîne les écoutes sans vraiment me lasser. Au contraire, j’apprécie de plus en plus les qualités de composition du combo de Cairns. Alors ce n’est peut-être pas le disque de l’année, mais ça reste un excellent disque de deathcore.
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