Là, je suis scié. Scié que ce soit Relapse qui m’envoie dans les esgourdes un combo de la teneur musicale de Pinkish Black. Car de metal, il n’en est pas vraiment question sur ce troisième album du duo. Certes, la musique du combo est assez sombre, et on perçoit ça et là des réminiscences de la musique du grand méchant cornu, mais elles sont très discrètes, noyées dans une forme de rock progressif protéiforme, qui cannibalise le space rock, violente le nu jazz, s’acoquine avec l’electro fusion… Bref, tout est bon pour parvenir à ses fins. Mais la question est : quelles sont-elles ? Difficile à dire. De ce « Brown rainbow », titre introductif psyché, planant et pop à la fois, qui a semble-t-il inspiré sa pochette au disque, à l’abrasif instrumental « The master is away » final, on passe par bien des stades et émotions. Je pense pas mal aux titres les plus perchés de Psychotic Waltz, et aussi beaucoup à Zombi, et à toute une frange post metal fusion comme Dog Fashion Disco, bien que Pinkish Black soit plus sage. Quelques passages un peu trop répétitifs ou longuets, quelques redondances et automatismes pointent d’un doigt accusateur un combo qui ne sait pas toujours doser ses effets. Mais les bonnes idées sont là, distillées avec une science de la mise en scène, un amour du triturage de ciboulot et une propension parfois envahissante à caser des sonorités progressivo-horrifiques un peu partout. Non, ce disque n’est pas à mettre entre toutes les oreilles, mais les amateurs des formations citées ci-dessus devraient y trouver leur compte.
by Dyvvlad
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