On vous rebat les oreilles avec les nouvelles formes du black metal et vous en avez marre ? Lancez « Yesteryear », vous vous croirez plongés dans une bande originale de film. Tant et si bien que quand les éléments black déboulent, ils ne font que sublimer un titre à haute teneur en émotion. Il faut dire aussi que le combo new yorkais ne se réclame pas spécialement du neo black, préférant se qualifier de « post metal orchestral ». Ce qui, il faut bien l’avouer, est assez bien analysé. Mais tout ces mots ne sont que futiles considérations quand on déguste ce « Laurestine ». Puissant, magnifique, épique, bouleversant, il enchaîne cinq titres fantastiques qui font honneur aux influences de ses auteurs, en particulier à Ennio Morricone, dont l’ombre survole bon nombre des passages les plus réussis de ce deuxième album. Bien sûr, la profondeur du champ doit beaucoup à la présence d’un orchestre de trente musiciens sur l’ensemble des titres. Oui, les thèmes musicaux sont basés sur des mélodies et des effets de progression pas si inédits que ça, et on pense pas mal aux grands noms du post rock. Mais à la base, le talent est là, indéniablement. Le secret ? Peut-être le fait que chaque partie ait été composée avec des instruments « classiques » avant l’ajout des attributs rock et metal. Quoi qu’il en soit, So Hideous porte ici bien mal son nom, puisque les éléments les plus violents de sa musique sont parfaitement contrebalancés par une dramaturgie qui la fait tutoyer le sublime, tout simplement.