Adoré ou honni des fans du genre, Assassin peut en tout cas se targuer d’être l’un des groupes les plus importants de son développement en France, avec à son actif des titres et au moins un album essentiel. « L’homicide volontaire », donc. Paradoxalement, Assassin, formé par Solo et Rockin’ Squat (accessoirement frère de Vincent Cassel), est assez éloigné de l’univers gangsta rap auquel se titre pourrait faire référence. Des références, ils en ont et en jouent, n’hésitant pas à faire des rappels historiques, du mouvement ou avec un grand H, et cultivant cette image cultivée et donneur de leçon qui finira par en agacer beaucoup. Mais en 1995, lors de la sortie de ce disque, le monde du rap se contente d’accuser le coup. Car des coups, on en prend ici. Assassin serine notre immobilisme, balafre notre vision des choses, avec l’objectif avoué de nous ouvrir les yeux sur le monde, de nous pousser à la réflexion et à l’action, sociale au moins, politique peut-être. Mais sorti des leçons de morale, des explications géopolitiques, la musique et le flow sont là, groovy, élastiques, efficaces, puisant dans tous les genres, recyclant sonorités et ambiances, affranchissant le rap de son carcan et sa condition pour l’amener à un public qui n’en était jusque-là pas friand. L’album de rap référence pour ce groupe de rap conscient, prônant, à l’instar de Public Enemy, l’instruction plutôt que la destruction comme arme de défense.
Assassin : L’odyssée suit son cours
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