
Cette petite gueule, ce timbre, ce nom, ça te dit quelque chose ? Bah tu m’étonnes ; tu les connais déjà. J(te donne un indice ; Thomas Raggi est italien. Là ça te parle ? Non, toujours pas ? Ok, je te révèle tout alors : Thomas Raggi, c’est le leader de Maneskin. Et « Masquerade » est son premier album solo, produit (quand même) par Tom Morello. Oui, c’est un indice clair sur ce qu’on va y trouver ; des titres plus rock et moins sucrés que chez le combo multiplatiné. Attention, j’ai bien dit « moins » et pas « plus du tout ». Bien sûr, l’accroche mélodique typique reste la patte du monsieur. Mais la guitare est quand même bien avant, aussi groovy et propre soit-elle. Riffs puissants, énergie, attitude, et carnet d’adresses bien rempli sont au rendez-vous ; on ne peut qu’être impressionnés de retrouver ici Chad Smith (Red Hot Chili Peppers), Maxim (The Prodigy), Nic Cester (Jet), Sergio Pizzorno (Kasabian), Alex Kapranos (Franz Ferdinand), Matt Sorum (Guns n’ Roses), Beck, bien sûr Tom Morello… Et j’ai pas fait la liste complète. L’album parle (ce n’est pas vraiment une surprise au vu du titre) de la façon dont on est perçu, de l’image que l’on renvoie auprès du public (pour Raggi) et des différences avec celui qu’on est dans le privé. Probablement aussi des troubles ressentis par le constat du fossé entre les deux. Si le genre musical est plus libre et moins formaté qu’un disque de Maneskin, les titres conservent quand même une durée format single, et l’album en lui-même, soit huit titres au total, ne va même pas chercher la demi-heure ; dommage. Mais allez, il respecte quand même ses engagements ; montrer le véritable visage, le véritable univers du compositeur, extrait de l’expérience de groupe. Bien sûr, on peut se questionner ; « Masquerade » a-t-il été écrit en réaction au succès de Maneskin ou ne contient-il que des titres qui dormaient sur un disque dur ? A priori, c’est plutôt la première solution, puisque plusieurs ont été écrits en collaboration avec les artistes en featurings. La conclusion, c’est que oui, « Masquerade » est un bon album, que oui aussi, il pourra réconcilier les fans de Maneskin avec le « plus gros » rock, et inversement. Mais Thomas Raggi va-t-il persévérer dans cette voie, et va-t-elle marquer une évolution dans le son de son groupe ? Mystère !






