
Ildaruni est un groupe de black metal arménien formé en 2016 d’abord sous une bannière plus pagan, qui s’est ensuite recentré sur un style plus occulte (même si des éléments pagan demeurent). « Divinum sanguinem » est le deuxième album du groupe et affiche 9 titres pour 52 minutes de black atmo quand même bien vénère : copieux menu. Le mysticisme et l’ésotérisme prennent une place certaine dans les thèmes et textes du groupe ; centraux même, puisque l’album est conçu comme un “sermon” mystique inspiré entre autres des traditions mithraïques (liés au culte de Mithra, une religion à mystères très répandue dans l’Empire romain entre le Ier et le IVe siècle, mais dont l’origine plonge dans des mythes iraniens / indo-iraniens plus anciens) et de textes occultes divers. Ildaruni produit un style forcément très intense et brutal, mais au sein duquel les ambiances restent logiquement travaillées pour suivre ce concept. La formation aménage des passages plus mid-tempo, inclut des parties et/ou éléments folk, et enrobe le tout avec des arrangements pas vraiment orchestraux mais qui renforcent l’idée de puissance et de profondeur de l’ensemble. Est-ce que l’originalité que le groupe évoque dans ses interviews et déclarations crève les tympans ? Pas complètement, même si certains passages (la cornemuse par exemple, qu’on attendait pas là) font dresser l’oreille. Toujours est-il que « Divinum sanguinem » produit vraiment son effet ; le temps y passe vite, et une fois terminé, on a pas du tout cette impression de l’avoir perdu. Le fait que le groupe ait conçu l’album comme un tout aux parties indissociables y joue forcément un rôle, et aucun doute, le temps que le combo dit avoir pris pour développer l’idée et le son (quatre ans séparent en effet « Divinum sanguinem » de son aîné « Beyond unseen gateways ») a été bien employé.






