
Il faut que je vous dise. J’ai entamé la chronique de cette galette tard, et après celle de Kemmler. Et quand « Disconnected » débute avec son piano mélancolique, j’ai l’impression d’avoir un titre bonus du (très bon) rappeur français. Pas vraiment ce à quoi je m’attendais de la part du projet anglais. Pour vous resituer le truc, Modestep était un groupe à géométrie variable entre dubstep, electro et rock avec en son centre Josh Friend. Un truc énergique, capable d’émotion mais qui donne envie de sauter dans tous les sens. Pourquoi était ? Parce qu’en gros, dix ans après le dernier album « London road », il ne reste plus que lui. Et donc, Modestep s’est calmé ici ? Un peu. Les rythmes dubstep sont toujours présents, mais la mélancolie de titres comme « Machines » a semble-t-il fait tache d’huile. Eh, en fait, tant mieux, parce que c’était mon titre préféré, et qu’il traîne encore dans ma playlist. Cet album a pour thème central l’IA, et s’interroge sur la place de celle-ci dans nos vies, de la place qu’elle commence à prendre dans l’artistique, et des conséquences que cela pourrait avoir dans le futur. Un thème qu’on retrouvait déjà avant, mais qui se fait encore plus pertinent ici. Mais bon, la question est ; est-ce que Modestep a perdu de son mojo dix ans après ? Et bien… il est encore capable de pondre des petites bombes rythmiques, mais ça semble moins l’intéresser. De l’aveu même de son créateur, il prend plus de plaisir à maîtriser chaque aspect d’une chanson, et n’a plus les mêmes priorités. Est-ce que c’est frustrant parfois ? Oui. Un titre comme « Bugatti », par exemple, aurait pu être franchement explosif (à la Alt Blk Era) mais s’arrête avant. Et ce n’est pas le seul dans ce cas. Bien sûr, Josh lâche les BPM ici et là, mais on aurait franchement aimé qu’il le fasse plus, parce qu’il est doué pour ça. Ceci dit, « Give up the ghost » est loin d’être un mauvais disque. Les mélodies sont bonnes, la voix de Josh n’a pas pris une ride, il s’accompagne de voix féminines ça et là qui apportent un peu plus de variété. Ajoutez à ça quelques samples, pas mal de cassures de rythmes, l’ajout de grosses guitares, de gimmicks sympas, et vous aurez l’assurance de ne pas vous ennuyer ici. Mais pour une reprise de contact, je pense que ça aurait plus être plus démonstratif et percutant.






