
Scree est un trio américain, plus précisément de Brooklyn. Et il ne pratique pas du tout le NYHC. Non, en fait, il propose un curieux mélange entre post rock et jazz expérimental. Le genre de truc que j’écoute d’une oreille distraite avant de me dire « tiens, il y a quelque chose qui m’accroche là ». Et là, finalement non, hop je l’arrête. Non mais il y avait quelque chose quand même, je retente. Et voilà comment on en arrive à réaliser une chronique d’un AUTRE disque de jazz (faut quand même se le dire, c’est le genre prédominant) alors qu’on claironne sans cesse qu’on aime pas le genre. Bon, ok, « Lethe » et sa mélodie entre musique de film et ambiance étrange me brosse vraiment dans le sens du poil. « « Zikra » suit à peu près le même chemin, avec une vibe un peu plus jazzy au travers du jeu de clarinette. Bien que Scree soit un trio, il privilégie une orchestration assez dense qui donne l’illusion d’une formation plus étoffée. Certains titres sonnent vraiment fanfare / big band, et c’est assez bluffant. De façon discrète mais sûre, le groupe engage sa musique sur des sonorités typées moyen-orient, incluant quelques références à la Palestine. Mais il verse également dans sa musique des ambiances western / americana qui s’y prêtent parfaitement. De manière générale, on louera ici l’équilibre du jeu des musiciens, qui, venant chacun d’horizons différents, participent chacun à l’équilibre de l’ensemble en jouant un rôle précis sans que celui-ci ne vienne faire de l’ombre aux autres. Sur le long terme, on s’habitue un peu plus aux stratégies mélodiques de Scree et elles sont donc peut-être un peu moins payantes. Mais « August » reste un excellent album hybride, capable de réunir des mélomanes de plusieurs bords.






