
Plus d’une heure de musique, il fallait bien ça pour condenser la créativité née de l’esprit du mexicain Dj Fucci au cours des trois dernières années, créativité qui a abouti à ce premier album. Et on nous promet rien de moins qu’une « cosmogonie musicale où convergent le mysticisme mexicain, l’ésotérisme ancestral et une vision futuriste ». En tout cas, ça donne envie. Et cette convergence, on la capte vite. Dès « Nezahualcoyotl » (du nom d’un dirigeant de cité et héros mexicain multicasquettes), les sonorités, voix et rythmes s’entrechoquent pour un résultat aussi exaltant qu’exotique. L’ensemble sonne vraiment très tribal, les percussions étant bien mises en avant et les mélodies étant assez minimaliste, comme s’il s’agissait non pas de titres destinés à ambiancer un public de clubbers mais à pratiquer je ne sais quel rituel. Pas étonnant donc d’y trouver des sonorités très brutes façon techno ou trance. Les quatorze titres semblent issus de la même session de composition et d’enregistrement, ce qui est une bonne chose pour la cohérence de l’ensemble mais peut interroger sur la capacité du monsieur à se renouveler. Ce qui est certain, c’est qu’ici tout est assez sombre et volontairement répétitif, mais ça aboutit parfois à de petites perles comme « Chintolo » ou « Sepelio ». Comme dit plus haut, il faut vraiment aimer son electro très brute et être prêt à s’investir dans l’écoute afin d’être transporté par cette expérience dystopique, mais à mon sens ça vaut vraiment le coup, et « Por mi musica hablara el espiritu » (« par ma musique l’esprit parlera », pour les non-hispanophones) est vraiment un excellent premier album.






