
Spirits Of Jigoku est, comme son nom ne l’indique pas du tout, un projet américain revendiquant un style black expérimental et imparfait, loin des attentes habituelles du genre. Pourtant, je dois bien avouer que ce n’est pas vraiment ce qu’on entend au lancement de la chanson-titre (et première piste) de cet album. Bien sûr, il y a bien ce clavier qui sonne plutôt progressif, cette structure fluctuante, mais le riff principal et l’expression restent quand même très typés black extrême. Ce qui, soyons, clairs, n’est absolument pas pour me déplaire. C’est juste que cette écoute est entamée par deux fausses promesses ; celle d’un genre typé asiatique, et celle d’un post black aventureux. « Before the evening dies » dégaine également un riff bien classique et tout à fait typique du style scandinave et s’y tient, lui, jusqu’au bout. « Corpseworld » se colore un peu de death, pour un résultat un peu moins convainquant. « Horned children of redmoon » en reprend les éléments fait plus ressortir le côté chanson, et place en fin de parcours une composante plus « bizarre ». Le bizarre et l’expérimental, on plonge les deux pieds dedans avec l’interlude « Return to Jigoku ». Mais ce n’est qu’une feinte, et « We are defiance » semble revenir à des intentions plus classiques… mais fait intervenir à nouveau un clavier creepy et original dans son dernier tiers. « Death weaver deceiver » est sa suite logique musicalement parlant, mais fait mieux avec son mid-tempo qui fait respirer le titre. « My disconnect » déroule le même dispositif, « Vicious legion » aussi, avec de nouveau l’intervention du fameux clavier, et enfin « Today’s last burial » est une outro à l’image de « Return to Jigoku », plus hors-normes et originale. Le bilan de tout ça n’est pas mauvais, mais un peu mitigé ; si le groupe avait intégré plus de touches de cette originalité dans ses titres, s’il y avait placé sans verser dans le cliché quelques sonorités de son imagerie, on aurait été bien plus captivé. Et puis le côté expérimental est un peu aux abonnés absents, trop pour s’en targuer en tout cas. Bref, Spirits Of Jigoku a une marge de production, mais déjà quelques atouts dans la manche : à suivre.






