
J’avais déjà croisé vite fait Ethel Cain et son indie pop rock un peu weirdo avant, mais sa musique ne m’avait pas donné envie de pousser mes investigations plus loin et de donner une chance à sa musique. Mais en bon rejeton de la société de l’image, je me suis ici laissé convaincre par le titre et surtout la pochette bien dark de ce, euh finalement on ne sait pas trop, troisième album ? Faut-il d’ailleurs le considérer comme faisant partie de la discographie officielle tant il s’en éloigne ? Alors oui, on retrouve les ambiances et thèmes un peu bible belt / country gothique des autres. Mais c’est surtout une bonne grosse heure et demie de douleur. Non pas parce qu’il est mauvais : au contraire, dans son genre, je le trouve plutôt réussi. « Perverts » vous plonge dans un monde hyper malsain et oppressant, à base de dark ambiant et de gothique atmosphérique. Ici, les chansons n’en sont pas vraiment, les poses sexy ont toujours quelque chose d’étrange et de flippant, et la douceur du chant ne cherche qu’à masquer la noirceur des propos. Ethel Cain se cherche depuis des années, écartelée entre ce qu’elle est et ce qu’on veut qu’elle soit. Provenant d’une famille de croyants pratiquants, fille de pasteur, mais aussi ex mannequin, bisexuelle, autiste, et croyante, elle est sans jeu de mot du pain béni pour les psys, et avec tout ce qu’elle a à régler, elle n’est probablement pas près d’arrêter la musique. Ceci dit, on se retrouve ici à la limite de la musique et de l’happening. Bien sûr, il y a des mélodies, que ce soit vocales, au piano et à la guitare, mais elles sont tellement délayées qu’il est difficile de s’y accrocher. « Perverts » est une expérience, et s’il me plaît, les fans habituels risquent de se trouver fort démunis face à un tel album, même si on pouvait trouver les prémices de ce qu’il contient avant. En tout cas, c’est un choix courageux !






