
Les membres de Foreign Hands ont probablement grandi, musicalement parlant, à la jonction de la fin des années 90 et le début des 2000. Dans les intonations de Tyler Norris, dans les riffs de Jack Beatson, je retrouve ce dont m’abreuvait la scène metalcore à l’époque ; un style chaotique et brutal, tenant plus du hardcore que du metal. On peut penser à Deviate ou Sick Of It All. Oui, mais Foreign Hands y ajoute un peu d’emo pour faire bonne mesure. Parfois, ça fonctionne assez bien comme sur « Resetting the senses » ou « Conditioned for a head-on collision » qui nous amènent un vrai refrain en chant clair qui tranche (ce qui, par contre, nous induit complètement en erreur concernant le reste du disque). Parfois pas du tout comme sur « Horror domain » où ça tombe à côté, mais genre loin. J’ai lu pas mal de comparaisons à Poison The Well, mais Foreign Hands est moins post hardcore, plus brut dans son approche, comme s’ils cherchaient à se rapprocher le plus possible du son de l’époque. Et je dois dire qu’ils y parviennent assez bien. Peut-être même trop. Bien sûr, ça me fait « plaisir » de retrouver un peu des sensations que j’ai pu ressentir il y a maintenant deux décennies (ça fait mal) chez la jeune garde du metalcore. Mais d’un autre côté, je me dis parfois « quel intérêt ? ». Parce que oui, « What’s left unsaid » fait (presque) aussi bien. Mais il ne fait pas grand-chose de différent ou de plus. Alors oui, on a pas besoin de chercher, ce disque nous tombe tout cuit dans le bec, et on peut s’en contenter pour l’instant. Mais il faudra que le groupe verse un peu plus de lui-même dans la suite.