
En quatre albums et seize ans d’activité, les marseillais de Corpus Diavolis ont eu le temps de déployer un savoir-faire certain en matière de black metal. Comme beaucoup, ils ont fait le choix d’y intégrer des influences death. Mais faire comme les autres, très peu pour eux. Alors sur ce cinquième opus, on trouvera également un travail sur le rythme. Ralenti, martelé, il confine au doom parfois. On trouvera aussi un travail sur le riffing et sur les ambiances. Ainsi, on a droit à des éléments qui tirent vers la messe noire ou l’avant-garde. Il n’est pas incongru de penser à Mayhem ou les plus récentes œuvres de Satyricon. Corpus Diavolis est attaché aux fondements du black metal, et ne base pas son art uniquement sur la bête agression sonore et l’intensité d’un genre trop souvent marteau-pilon. Ici on trouvera des atmosphères malsaines et occultes, et leur importance est même capitale ; ce n’est pas un hasard si le choix du groupe / du label s’est porté sur l’illustration vidéo du morceau final « Chalice of fornication », alors qu’il n’est objectivement pas le plus représentatif du disque, loin de là. Alors bien sûr, cette approche particulière et pas forcément partagée par la plupart des fans de black les éloignera des « charts » du genre, et fait de « Elixiria ekstasis » un disque un peu en marge, même s’il s’appuie sur une sorte de tradition. Un disque pour connaisseurs, pour initiés, qui entretient une aura maléfique qui manque à d’autres, mais dont l’écoute est, de fait, moins immédiate et plus spirituelle.






