
Harley Poe est de ces artistes rares et complètement underground qu’on a du mal à trouver par chez nous mais qui semblent pulluler dans l’Amérique profonde. Par ici, on a déjà croisé AJJ / Andrew Jackson Jihad dans le même genre. Vous voyez le topo ? Un héritier tordu du folk, avec une bonne dose de punk dans le sang, une écriture pop sans y toucher, et des influences americana en embuscade. Si le projet était, à la base, principalement monté pour coucher les idées folles de Joe Whiteford sur bande, petit à petit un vrai groupe s’est constitué…jusqu’au split en 2015. Mais là, surprise, le revoilà avec un tout nouvel album. On ne s’étonnera pas vraiment de la pochette bien WTF qui, j’en suis sûr, fera forte impression sur celles et ceux qui regardent actuellement au-dessus de votre épaule (je les entends déjà, les « mais t’écoutes quoi ??? »). Il faut savoir que les illustrations et les chansons de l’auteur se nourrissent l’une de l’autre, et ce nouvel album est d’ailleurs livré avec un livret de dessins bizarres et non-sensiques de Whiteford. Tout c’est donc à l’image des textes : on peut autant y croiser de déviances diverses que d’expériences sociales, d’absurde, de mauvais goût ou d’humour. Mais l’important, c’est que tout est aussi personnel que magique. Bien sûr, il faut accepter la voix un peu androgyne et grinçante parfois, le rendu un peu roots aussi, mais oh, ne vous attendez pas non plus à un truc grésillant sorti d’un garage. Certes, ça sonne « authentique », mais la production, aussi minime soit-elle, rend hommage aux qualités de composition autant qu’aux fidèles compagnons du songwriter venus lui prêter main forte une fois de plus ici. Si la personnalité de Harley Poe transpire par tous les poe-res (oui, elle est facile), c’est son efficience mélodique qui marque le plus. Excellent disque !






