
En 2020 déjà avec « Forge », les britanniques de Fassine aimaient à brouiller les pistes et obliger les auditeurs à s’interroger. Ce nouvel album ne va pas vraiment les aider. Déjà, introduire une œuvre par une interview, c’est casse-gueule. Qu’elle porte sur la nature de l’artiste, c’est aussi drôle que saugrenu. Mais entrecouper son album d’interludes du même type, ça ressemble plus à un suicide commercial qu’à du courage ! Mais voilà, Fassine a décidé de baser son nouvel opus sur le thème de l’égo. Entre ces moments d’introspection, on trouve quand même des titres qui doivent autant à l’electro pop qu’à la pop qu’au rock indé et même parfois au punk. Ce « Never to heaven » sonne plus rétro, réveillant le spectre du rock nineties de Peter Gabriel ou David Bowie, quand ces messieurs jouaient au savant fou, intégrant un peu tout ce qui leur passait sous la main et les excitait à leur mode opératoire pour un résultat qui sonnait rétro et original à la fois. Je trouve que Fassine va encore plus loin ici, s’attachant à repousser d’avantage les limites de sa musique, voir jusqu’où il peut aller sans se perdre. Et le risque est là ; se perdre et nous perdre. « Never to heaven » réclame encore plus d’attention, puisque sous cette forme, il ressemble plus à une collection de singles qu’à un album. Mais justement, si chacun conserve quelque chose de catchy, d’un peu mainstream dans le son (écoutez « Fifty-move fools » par exemple et vous comprendrez), aucun n’a vraiment vocation à servir d’étendard. Même après plusieurs écoutes, j’avoue ne pas parvenir à savoir si j’aime ce disque ou pas. Bien sûr, je trouve Fassine toujours aussi créatif et unique en son genre, mais je ne retrouve pas, ou beaucoup moins, les attaques mélodiques mi-figue mi-raisin qui m’avaient attrapé sur le précédent album. Dommage. Ceci dit, on ne s’ennuie jamais avec Fassine, et je serais donc sur les rangs pour leur prochaine sortie, en espérant qu’elle me corresponde plus !






