
En 2020, les finlandais d’And Oceans revenaient aux affaires en tirant un trait sur le style plus moderne et indus des dernières années. Sont-ils revenus au black symphonique des débuts ? Oui et non. Oui, car indéniablement, les mêmes qualités sont à l’oeuvre ici. Non, car on y trouve en plus une bonne dose de violence purement black. Bon, on va se le dire : « Cosmic world mother » était déjà très bon. Mais « Gardens, so in tombs » va encore plus loin. Injectez-vous une « Carried on lead wings », une « Cloud heads » ou une « Inverse magnification matrix » dans les tympans, vous comprendrez vite ce que je veux dire. Il y a quelques années, on portait aux nues un Dimmu Borgir, et bien …And Oceans est le Dimmu Borgir des années 2020. Ce qui est plutôt cool pour lui étant donné qu’il provient de la même époque. Et ça l’est d’autant plus qu’il le fait sans porter sur ses épaules le poids des années. En effet, autant j’ai un peu plus de mal à m’enquiller un ancien album de Dimmu Borgir ou Limbonic Art (il faut dire que le mix et les sonorités de claviers ont un peu évolué depuis), autant ici je n’ai aucunement envie de pointer le combo du doigt en les traitant de ringards. Bien sûr, certaines tournures restent un peu typées (comme sur « The collector and his construct » et quelques autres), et on peut reconnaître des plans utilisés chez Limbonic Art, Bloodthorn et d’autres, mais il y a ici un côté bien plus actuel et « in your face » qui sauve largement « Gardens, so in tombs » du marasme. Nombreux avaient été les fans d’antan à crier au loup en découvrant la mutation du groupe vers quelques chose de plus « post » et electro. Ce qui avait d’ailleurs finalement poussé certains membres à fonder un jumeau maléfique, Havoc Unit, au sein duquel ils pouvaient laisser libre cours à leur créativité retrouvée. Et bien même si ces éléments sont bien moins présents ici, ils restent tapis dans l’ombre, au détour d’un riff, d’un break, et ils apportent une jolie pierre à l’édifice. Sinon, les riffs sont déchaînés, la rythmique solide (mention spéciale à la batterie, même si on ne l’entend pas assez à mon goût), la voix est parfaite, avec ce grain de cri medium que j’apprécie… Bref, il est tellurique cet album !






