Ah, Drudkh ! Formation ukrainienne mythique, mutique, mystérieuse, dont la musique s’inspire des anciens pour en transcender l’expression, mêlant la haine et la froideur des uns avec le côté désespéré des autres ! On en sera aucunement étonné, « All belong to the night » marche largement dans les pas de « They often see dreams about the spring », qui lui-même marchait dans ceux de « A furrow cut short », et ainsi de suite… Ce nouvel opus est une fois de plus constitué de longs titres (encore plus, en fait) constitué d’un magma de guitares déchirantes, d’un chant écorché, de rythmique sourdes et de mélodies plus délicates et mélancoliques. Décliné en quatre mouvements épiques et progressifs, il saura convaincre à la fois les fans de black pur de par la constance de ses auteurs et leur talent à prendre et adapter les codes du true black, mais aussi les fans, pourquoi pas, de funeral doom et de choses plus atmosphériques, par sa façon de mêler mélodie sombre et intensité. Peu d’informations peuvent être glanées sur le disque, le groupe, tout au plus saura-t-on qu’une partie des thèmes s’inspire de poèmes de Yakiv Savchenko, poète ukrainien du début du siècle dernier arrêté et exécuté par le régime stalinien. Ce qui n’avance pas à grand-chose si on ne comprend pas les textes chantés en langue maternelle, vous en conviendrez. En tout cas, ce disque est encore une merveille, en parfaite adéquation avec le temps maussade et le soir tombant qu’on voit au dehors.
