
En 2016, les Grecs de Hail Spirit Noir s’éloignaient déjà pas mal de leur, matériau de base, le black metal, en lâchant de plus en plus la bride à leurs penchants prog rock, jazz et ambiant. On s’attendait forcément à ce que, 4 ans plus tard, cette tendance soit encore renforcée. Mais j’ai eu beau ne pas avoir été pris de court, l’entame de ce quatrième album du groupe m’a quand même surpris. Pas une trace de metal dans « Darwinian beasts », mais une chansonnette prog pop ambiante. Et puis hop, « Incense swirls » enchaîne en laissant les guitares s’exprimer. Bon, on ne parlera toujours pas de neo black metal, mais c’est indéniablement plus sombre. Et en même temps, beaucoup plus psychédélique et prog aussi. Et plus moderne dans ses sonorités que « Mayhem in blue ». Le résultat est encore plus intéressant et original que ce dernier : comme si Yearning, Katatonia et Oxiplegatz avaient fusionné. On appréciera le fait que plus l’album avance, plus on entre dans son univers, et plus celui-ci s’épaissit. On est porté par ce disque, et on a l’impression diffuse de quitter la terre pour s’aventurer dans un monde hors du monde, loin dans la stratosphère. Ce disque ne fait donc pas beaucoup d’efforts pour être compris par tous, et on ne sera pas aidé par une pochette un peu moche et peu engageante. Dommage parce que « Eden in reverse » vaut vraiment la peine d’être découvert, et pour le coup pas forcément que par un public metal, puisque cet élément a quasi-totalement disparu de la circulation (circumambulation?), et que Hail Spirit Noir est bien parti pour s’en émanciper complètement dans les mois et années à venir. De fait, les amateurs de musique exploratoire à la Radiohead, Hexvessel ou Manes seraient bien malins de s’y pencher !






