TELEFON TEL AVIV : Dreams are not enough

Voici un retour étonnant. Ce n’est pas le manque d’inspiration, le manque de reconnaissance, le manque de moyens qui a causé l’absence de l’electro mélancolique et complexe de Telefon Tel Aviv. C’est la mort. Celle d’un membre du duo, du père du membre restant, d’un ami aussi. De quoi refroidir les ardeurs, peut-être même voir ça comme un signe, après avoir sorti un disque du nom d’ « Immolate yourself » qui plus est. Mais après quelques années de silence, le survivant, Joshua Eustis, a décidé que ça ne suffisait pas. Que terminer un projet musical de cette façon, c’était se manquer de respect à soi-même. Que tout n’avait pas été dit. Et voilà « Dreams are not enough ». Forcément, les épreuves ont laissé leurs marques sur ce disque. De fait, il se montre beaucoup plus aride, dur, noir que le précédent. De rêve, il n’en est que peu question ici. Au mieux, c’est un état de stase, au pire une forme de cauchemar. En tout cas, on est encore une fois loin de la musique électronique comme le commun des mortels l’entend habituellement. Pour autant, ceux qui avaient vibré pour « Immolate yourself » se retrouveront en terrain connu, puisque ce disque en est le prolongement direct, comme si tout ça n’était qu’une longue pause. Alors est-ce que le fantôme de Charles Cooper est à l’oeuvre ici ? C’est à s’y méprendre en tout cas. L’esprit du duo est intact, même si la forme est un peu plus radicale. Et le résultat est largement à la hauteur. Pas l’oeuvre d’un revanchard, d’un homme souhaitant s’accrocher désespérément à un souvenir ; plutôt une continuité, née d’un besoin autant que d’une cassure, mais dont la légitimité et la noblesse sont une évidence.

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