Oui, Yob est un secret de moins en moins bien gardé de la scène sludge doom. Enfin, scène, c’est vite dit. En effet, rien ou presque ne peut rapprocher Yob de ses petits camarades de jeu. Du moins, beaucoup de choses les en éloignent. Yob produit une musique puissante, heavy en diable, aux riffs d’une profondeur abyssale mais aux ambiances pas si lugubres que ça (même si certains morceaux sont bien crapoteux). Et le fait avec une conviction qui force le respect. Et une générosité certaine, aussi. Et, oui, ce terme peut bien sûr s’appliquer à la durée impressionnante de ce neuvième album (une heure et treize minutes), mais aussi et surtout à l’attitude du groupe sur scène et hors scène. Oui, Yob est un ramassis de gens sympas. Pourtant, malgré toutes leurs qualités, leur musique n’est pas la plus populaire qui soit. Pourquoi ? Parce que Yob n’aime pas choisir entre accessibilité, brutalité, mélancolie, lourdeur et moments plus planants ; il fait tout ça à la fois, le fait bien et sans chichi. Alors oui, ça peut déstabiliser au premier abord, mais franchement c’est tout ce qui fait le charme d’un disque comme « Our raw heart ». Comme à l’accoutumée, il s’agit d’une somme de riffs telluriques et de vocaux vagabonds, oscillant entre growls et lignes mélodiques en chant clair. On pourrait évoquer bien des formations post hardcore ou post metal à l’écoute de ce nouvel album, cependant Yob conserve une personnalité unique. Pas toujours facile d’écoute mais passionnant de bout en bout, voici une (autre) bonne raison de remercier la bonne étoile qui veille sur Mike Scheidt, récemment sorti d’une diverticulite.
by Dyvvlad
under 2018, 7, Doom metal, Heavy metal, Jeune et dynamique, Metal, Sludge, Stoner, Un amour fort et durable, Un homme