Car Seat Headrest, c’est l’archétype de l’artiste moderne. Un mec qui n’a l’air de rien, qui fait de la musique pour lui, ne s’encombre pas de savoir ce qu’en pense son prochain, et ne fait pas grand-chose pour attirer le regard. Un mec dont la musique s’exporte d’abord par les gens, les vrais (merci d’ailleurs à celui qui me l’a fait connaître), avant de se faire récupérer par un label, qui lui donne des moyens d’ailleurs pas forcément nécessaires pour produire ce vrai premier album. Pas nécessaires pourquoi ? Parce que si sa musique gagne indéniablement en impact et en lisibilité mélodique, si elle s’inscrit plus comme un témoignage d’une génération, elle perd sa véracité, sa vivacité, sa pureté. Un artiste découvert est-il un artiste perdu ? C’est une question cul-de-sac à laquelle je n’ai aucunement l’intention de répondre mais que l’on est en droit de se poser ici comme ailleurs. On s’en fout un peu, d’ailleurs. Ce qui importe en revanche, c’est la qualité de « Teens of denial ». Car Seat Headrest y pratique un rock indé très pop, qui doit autant à la lo-fi qu’à la pop noise. Ce qui nous amène à son influence principale : Pavement. Impossible de ne pas entendre des réminiscences d’un « Stereo » ou d’un « Elevate me later » ici. Et peut-être aussi d’un Nada Surf sur un « Drunk drivers » par exemple. Bref. On a ici un joli travail d’assimilation, car si influences il y a, celles-ci sont digérées et transformées, et donnent naissance à un disque fort agréable qui n’efface jamais la personnalité de son auteur et dont la production, bien heureusement, ne maquille ou prostitue pas non plus celle-ci pour mieux faire passer la pilule. A suivre donc !
Car Seat Headrest : Drunk drivers / killer waves
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