Quelque part entre l’heavenly et le cauchemar, le grandiloquent et l’intimiste, la caresse et l’écorchure, ce nouveau projet français prend racine sur un territoire vierge issu de l’imagination fertile de sa créatrice Laure Le Prunenec. Il faut dire que la brune a été à bonne école, collaborant avec le fou furieux Igorrr et le non moins déjanté Corpo-Mente. De la musique à réserver donc aux esprits ouverts et torturés, se nourrissant autant de musique classique que de metal extrême (dans les ambiances, mais sans les guitares), de breakcore, de musique de film, de rock gothique, de…trop d’éléments pour les citer tous. « Lïan » est une sirène, qui attire les marins de son chant enivrant pour mieux les attirer dans les abysses et les noyer. De fait, Rïcïnn se pose comme un compromis entre les russes de Caprice, Dead Can Dance, Elend et… Corpo-Mente. Grandiloquent, baroque et sombre, « Lïan » sort à quelques rares reprises et toujours à bon escient les guitares, s’accompagne d’une voix masculine emphatique pour rehausser ses ambiances, joue avec l’électronique pour épaissir le mystère de sa conception. Un disque beau, vertigineux (ce chant !) et délicieusement gothique, qui pourrait constituer une bande-son idéale d’un film d’épouvante tragique ou d’un croisement entre Twin Peaks et American Horror Story. En tout cas un disque très réussi qui prouve la richesse et la vivacité de la scène française.