Les anglais de 65DAYSOFSTATIC n’ont jamais été adeptes de la facilité. Leur genre, très ancré dans le post rock, évolue également à l’envi vers l’expérimentation, les structures plus progressives ou la musique électronique. Ce nouvel et huitième album continue sur la même lancée, se faisant même un peu plus complexe et ambiant. Alors ceux qui reprochent au post rock d’être pompier, convenu, à ses représentants d’être interchangeables peuvent retourner se coucher. Ici, on se situe vraiment aux confins de ce qui est acceptable pour relier la musique au genre. Dès « pretext », on se demande s’il s’agit bien d’un disque à part entière ou encore d’un projet à la « No man’s sky ». En fait, travailler sur la bande originale de ce jeu vidéo a semble-t-il laissé ses marques sur la conception de « replicr, 2019 » qui pour le coup joue beaucoup plus sur les ambiances, sur la progression mélodique et bien moins sur les aspects les plus rock de sa musique. Ce qui fait de ce disque une œuvre autrement plus complexe et aride que ses aînées. Mais certainement pas une œuvre mineure dans leur discographie, ni anecdotique en général. La beauté et la subtilité qui se dégage de chaque composition est intacte (une constante chez 65DAYSOFSTATIC), les trouvailles sonores, les percussions sourdes, les nappes lancinantes, les drones… Avec ce disque, le combo quitte définitivement la terre pour rejoindre l’espace ; et fait renaître nos rêves d’enfant de devenir astronaute.